Mario Draghi, président de la BCE, s'exprime dans le Bild (en allemand).
Extraits:
Sur le modèle allemand:
"L'Allemagne est un exemple. Le vieux modèle européen de l'état-providence est en fait mort, car, trop souvent, il ne peut pas se passer de la dette. Les Allemands l'ont ré-inventé mais sans endettement excessif".
Sur l'inflation:
"Si vous considérez le prix du pétrole et les hausses d'impôts des dernières années par de nombreux gouvernements, l'inflation est stable depuis des mois à 1,5 pour cent. Si les perspectives d'inflation s'aggravent, nous allons immédiatement intervenir à titre préventif."
Sur les 1000 milliards d'euros des LTROs:
"Les banques, à qui la BCE a prêté, ont échoué en grande partie à investir dans le cycle économique, mais elles ont été soulagées de leur dette ancienne. L'argent est neutralisé vis à vis de l'inflation."
Le chef de la Bundesbank s'alarme des LTROs:
"Avec Jens Weidmann je m'entends très bien professionnellement et personnellement. Notre différence d'opinion a été exagérée."
"L'automne dernier, la situation était vraiment critique. On aurait eu un resserrement du crédit dangereux pour les banques
et donc des faillites d'entreprises qui auraient été soudainement à sec
financièrement. Nous avons dû arrêter cela."
Sur la crise de l'euro:
"Le pire est passé, mais il y a toujours des risques. La situation se stabilise. Les indicateurs clés dans la zone euro, tels que l'inflation, les comptes courants et les déficits budgétaires, en particulier, sont meilleurs que, par exemple, aux États-Unis. Le retour de la confiance des investisseurs a fait que la BCE n'a pas eu à soutenir les obligations d'état depuis des semaines. La balle est maintenant dans le camp des gouvernements. Ceux-ci doivent faire que la zone euro soit de façon permanente à l'abri des crises."
Mon opinion:
1) Une communication qui inclut des perspectives sur la politique future de la BCE devrait se trouver sur le site de la BCE plutôt que dans un journal privé.
2) La comparaison avec les Etats-Unis n'a guère de sens à mes yeux, car les USA ont un gouvernement fédéral alors que l'Europe n'a pas de gouvernement.
vendredi 23 mars 2012
mercredi 21 mars 2012
Présidentielle France: la crise de l'euro devrait être au coeur du débat
Opinion: Présidentielle France: la crise de l'euro devrait être au cœur du débat.
La campagne est lancée.
Faisons le test de rechercher le mot "euro" sur le site de nos candidats pour voir ce qu'ils en disent:
Nathalie Artaud
François Bayrou
Jacques Cheminade
Nicolas Dupont-Aignan
François Hollande
Eva Joly
Marine Le Pen
Jean-Luc Mélenchon
Philippe Poutou
Nicolas Sarkozy
Mon opinion:
L'euro est un peu comme un laboratoire: une monnaie fiduciaire représente une nouveauté. Je ne sais pas si un tel système sera viable à long terme. En adoptant l'euro, la France a perdu son indépendance budgétaire: le système, tel qu'il est actuellement, n'est pas prévu pour fonctionner avec des politiques divergentes basées sur le déficit public. La monnaie unique devrait rester rigide tant que l'Europe politique ne s'est pas davantage construite. A cause de l'euro, on ne peut pas rétablir une compétitivité internationale au moyen de la dévaluation: c'est important dans l'environnement concurrentiel de la globalisation en cours. Mais l'euro a aussi des avantages en matière de stabilité.
Il devient alors logique de s'interroger sur la réintroduction d'une monnaie nationale. C'est à dire de dénoncer les traités et s'engager dans une voie difficile: Quelle procédure pour la réintroduction ? Comment seront gérées les dettes en euros, des entreprises et des particuliers ? Quels moyens seront prévus pour éviter les faillites individuelles et d'entreprises que la dévaluation d'une monnaie nationale provoquera en accroissant d'autant les endettements ? Peut-on chiffrer le coût de ces moyens ? A quel niveau d'endettement sera l'état français après l'opération ? Comment sera prévenue la fuite des capitaux ? Comment les banques françaises seront-elles protégées de la faillite ? Il revient aux candidats de répondre à ces questions.
La crise de l'euro devraiit être prise en charge par les politiques, et non pas par la BCE, dont le mandat est limité. Les candidats devraient être en mesure de préciser comment ils comptent gérer une crise qui n'est probablement pas terminée. Ils devraient préciser leur position vis à vis d'une fiscalité commune européenne, dire si ils comptent s'engager ou non sur une réduction du déficit public, et comment ils appuieraient les mesures destinées à limiter la contagion.
Surtout, les candidats devraient préciser comment ils comptent accroître la compétitivité et stimuler la croissance de l'économie française. Pratiqueront-ils une politique d'orientation thatcherienne, avec réduction des salaires, et en facilitant le recours à l'intérim, comme l'a fait l'Allemagne depuis 10 ans?
Avec l'endettement actuel de la France, les notations de sa dette, et les tensions sur les taux qui se sont déjà manifestées, je pense que la marge de manœuvre n'existe guère. On ne libère pas une économie en accroissant les impôts. Je pense qu'il existe un fort décalage entre ce que perçoivent et voudraient les français, et ce que la situation économique et financière nous impose. En adoptant l'euro, la France s'est engagée, un peu contre son gré, dans un engrenage à sens unique, qui ne prendra tout son sens qu'avec un gouvernement européen.
Finalement, va-t-on expliquer enfin aux français que les réalités économiques sont plus fortes que la politique et l'idéologie ?
Lire l'article de the economist (en)
La campagne est lancée.
Faisons le test de rechercher le mot "euro" sur le site de nos candidats pour voir ce qu'ils en disent:
Nathalie Artaud
François Bayrou
Jacques Cheminade
Nicolas Dupont-Aignan
François Hollande
Eva Joly
Marine Le Pen
Jean-Luc Mélenchon
Philippe Poutou
Nicolas Sarkozy
Mon opinion:
L'euro est un peu comme un laboratoire: une monnaie fiduciaire représente une nouveauté. Je ne sais pas si un tel système sera viable à long terme. En adoptant l'euro, la France a perdu son indépendance budgétaire: le système, tel qu'il est actuellement, n'est pas prévu pour fonctionner avec des politiques divergentes basées sur le déficit public. La monnaie unique devrait rester rigide tant que l'Europe politique ne s'est pas davantage construite. A cause de l'euro, on ne peut pas rétablir une compétitivité internationale au moyen de la dévaluation: c'est important dans l'environnement concurrentiel de la globalisation en cours. Mais l'euro a aussi des avantages en matière de stabilité.
Il devient alors logique de s'interroger sur la réintroduction d'une monnaie nationale. C'est à dire de dénoncer les traités et s'engager dans une voie difficile: Quelle procédure pour la réintroduction ? Comment seront gérées les dettes en euros, des entreprises et des particuliers ? Quels moyens seront prévus pour éviter les faillites individuelles et d'entreprises que la dévaluation d'une monnaie nationale provoquera en accroissant d'autant les endettements ? Peut-on chiffrer le coût de ces moyens ? A quel niveau d'endettement sera l'état français après l'opération ? Comment sera prévenue la fuite des capitaux ? Comment les banques françaises seront-elles protégées de la faillite ? Il revient aux candidats de répondre à ces questions.
La crise de l'euro devraiit être prise en charge par les politiques, et non pas par la BCE, dont le mandat est limité. Les candidats devraient être en mesure de préciser comment ils comptent gérer une crise qui n'est probablement pas terminée. Ils devraient préciser leur position vis à vis d'une fiscalité commune européenne, dire si ils comptent s'engager ou non sur une réduction du déficit public, et comment ils appuieraient les mesures destinées à limiter la contagion.
Surtout, les candidats devraient préciser comment ils comptent accroître la compétitivité et stimuler la croissance de l'économie française. Pratiqueront-ils une politique d'orientation thatcherienne, avec réduction des salaires, et en facilitant le recours à l'intérim, comme l'a fait l'Allemagne depuis 10 ans?
Avec l'endettement actuel de la France, les notations de sa dette, et les tensions sur les taux qui se sont déjà manifestées, je pense que la marge de manœuvre n'existe guère. On ne libère pas une économie en accroissant les impôts. Je pense qu'il existe un fort décalage entre ce que perçoivent et voudraient les français, et ce que la situation économique et financière nous impose. En adoptant l'euro, la France s'est engagée, un peu contre son gré, dans un engrenage à sens unique, qui ne prendra tout son sens qu'avec un gouvernement européen.
Finalement, va-t-on expliquer enfin aux français que les réalités économiques sont plus fortes que la politique et l'idéologie ?
Lire l'article de the economist (en)
Le président de la Fed sur la situation en Europe
Ben S. Bernanke s'exprime sur la situation économique et financière en Europe et les actions entreprises par la Réserve Fédérale américaine dans ce cadre.
Le texte complet est ici (en).
Le président rappelle qu'un cinquième des exportations US se fait vers l'Europe et que la crise des dettes souveraines européennes a affecté l'économie US, les marchés financiers et et les banques US exposées au niveau du prix de leurs actions et de leur spread de crédit (écart de taux par rapport à l'emprunt d'état).
M. Bernanke reconnait que les tensions financières en Europe ont diminué ces derniers mois. Premièrement, avec les actions de la BCE: Deux LTROs, et l'assouplissement des règles sur les collatéraux et sur les réserves requises ont permis aux banques européennes de se refinancer jusqu'à trois ans et de calmer les inquiétudes sur leurs perspectives à court terme. Ce support a permis aux banques d'européennes d'acheter des obligations d'état, contribuant à réduire les coûts de la dette pour certains pays.
En second, les dirigeants de la zone euro, le gouvernement grec et les détenteurs privés de la dette grecque avancent des étapes pour rendre la fiscalité grecque soutenable. La dette de l'état grec est réduite de façon significative, les autorités grecques intensifient leurs efforts pour implémenter les réformes structurelles et fiscales, et l'Union européenne et le FMI ont affecté un montant considérable de fonds nouveaux au second plan d'aide. Cependant l'économie grecque reste dans une récession profonde.
En troisième, les dirigeants de la plupart des états membres de l'Union européenne ont approuvé un nouveau traité compact de fiscalité qui renforce les règles fiscales et leur application. Ce traité représente une étape positive pour résoudre la tension fondamentale qui existe de façon inhérente dans le fait d'avoir une union monétaire sans union fiscale. Ceci devrait aider à renforcer la viabilité de l'économie de la zone euro à long terme.
Bien que certains progrès aient été faits, d'autres restent à faire: la complète résolution de la crise demandera un renforcement supplémentaire du système bancaire européen; un élargissement significatif des systèmes de pare-feu destinés à empêcher la contagion sur les marchés des obligations d'état. Et, de façon déterminante, des efforts poursuivis pour accroître la croissance économique et la compétitivité et pour réduire les déséquilibres extérieurs dans les pays en difficulté.
M. Bernanke explique que ces développements européens ont amené la Réserve Fédérale a étendre les facilités d'échange (swap) du dollar réactivées en mai 2010, à taux réduit et jusqu'en février 2013. Les banques US ont été soumises à des tests incluant un scénario de crise sévère en Europe, avec récession profonde aux USA et chômage consécutif à 13% de la population active.
Le texte complet est ici (en).
Le président rappelle qu'un cinquième des exportations US se fait vers l'Europe et que la crise des dettes souveraines européennes a affecté l'économie US, les marchés financiers et et les banques US exposées au niveau du prix de leurs actions et de leur spread de crédit (écart de taux par rapport à l'emprunt d'état).
M. Bernanke reconnait que les tensions financières en Europe ont diminué ces derniers mois. Premièrement, avec les actions de la BCE: Deux LTROs, et l'assouplissement des règles sur les collatéraux et sur les réserves requises ont permis aux banques européennes de se refinancer jusqu'à trois ans et de calmer les inquiétudes sur leurs perspectives à court terme. Ce support a permis aux banques d'européennes d'acheter des obligations d'état, contribuant à réduire les coûts de la dette pour certains pays.
En second, les dirigeants de la zone euro, le gouvernement grec et les détenteurs privés de la dette grecque avancent des étapes pour rendre la fiscalité grecque soutenable. La dette de l'état grec est réduite de façon significative, les autorités grecques intensifient leurs efforts pour implémenter les réformes structurelles et fiscales, et l'Union européenne et le FMI ont affecté un montant considérable de fonds nouveaux au second plan d'aide. Cependant l'économie grecque reste dans une récession profonde.
En troisième, les dirigeants de la plupart des états membres de l'Union européenne ont approuvé un nouveau traité compact de fiscalité qui renforce les règles fiscales et leur application. Ce traité représente une étape positive pour résoudre la tension fondamentale qui existe de façon inhérente dans le fait d'avoir une union monétaire sans union fiscale. Ceci devrait aider à renforcer la viabilité de l'économie de la zone euro à long terme.
Bien que certains progrès aient été faits, d'autres restent à faire: la complète résolution de la crise demandera un renforcement supplémentaire du système bancaire européen; un élargissement significatif des systèmes de pare-feu destinés à empêcher la contagion sur les marchés des obligations d'état. Et, de façon déterminante, des efforts poursuivis pour accroître la croissance économique et la compétitivité et pour réduire les déséquilibres extérieurs dans les pays en difficulté.
M. Bernanke explique que ces développements européens ont amené la Réserve Fédérale a étendre les facilités d'échange (swap) du dollar réactivées en mai 2010, à taux réduit et jusqu'en février 2013. Les banques US ont été soumises à des tests incluant un scénario de crise sévère en Europe, avec récession profonde aux USA et chômage consécutif à 13% de la population active.
jeudi 15 mars 2012
Dette grecque: restructuration, défaut partiel
Un sujet fleuve, à épisodes, technique, compliqué, polémique, politique.
Je vais essayer de résumer et d'y voir clair:
En mai 2010, la dette de l'état grec était de 310 milliards d'euros détenus par des investisseurs privés. Elle se montait à 120% du PIB et le déficit public représentait 13,6% du PIB. Le FMI et la zone euro, avec le Fonds de stabilisation EFSF créé pour l'occasion, aident la Grèce à hauteur de 110 milliards d'euros (dont 27 milliards d'euros pour le FMI). C'est le premier plan de sauvetage.
A partir de mai 2010 la BCE commence à acheter les emprunts d'état et obligations privées de la Grèce et des autres pays de la zone. En février 2012, on sait que 219 milliards d'euros d'emprunts ont été achetés ainsi, qui sont en principe "stérilisés". La stérilisation consiste pour la BCE à faire en sorte que ces achats ne constituent pas une impression de billets. Les emprunts grecs achetés par la BCE de cette façon représenteraient 66 milliards d'euros (estimation JP Morgan).
Dans le même temps, la BCE assouplit ses règles pour accepter les emprunts grecs comme collatéraux quand elle prête aux banques. Dans ses deux dernières opérations de prêt à long terme (LTRO) en décembre 2011 et février 2012 portant sur près de 500 milliards d'euros chacune, elle accepte même les obligations privées comme collatéraux. Ainsi la BCE détient-t-elle des emprunts grecs directement, mais aussi sous forme de collatéraux, dans une sorte d'écheveau dont la transparence n'est pas optimale.
Février 2012: la dette de l'état grec se monte à xxx (les sources divergent) milliards d'euros. Un accord de restructuration de cette dette prend forme, avec une aide sous forme d'un nouveau prêt de 137 milliards d'euros, dont le FMI fournira 28 milliards d'euros, lié à la mise en œuvre effective de coupes budgétaires. Cet argent ira pour 40 milliards d'euros à recapitaliser les banques et assurances grecques. 30 milliards d'euros serviront à faire accepter un montage de swap compliqué à la majorité des détenteurs privés: Il s'agit d'une reconduction de la dette grecque sur une longue durée avec un intérêt qui croîtra au fil du temps, et qui demande à ces détenteurs privés d'accepter une perte de valeur de 53,5% sur la valeur nominale des emprunts. Ainsi 59 milliards d'euros serviront effectivement à réduire la dette grecque détenue par le privé. Elle deviendra alors détenue en majorité par les institutions publiques. L'endettement a changé de mains, mais en fait il demeure: à fin 2012, la dette grecque devrait représenter yyy (je ne trouve pas l'info) milliards d'euros, soit 161% de son PIB. Cependant cet accord représente un effort de solidarité, de l'Europe et du monde, destiné à éviter une faillite des institutions grecques, et à garantir la stabilité de la zone euro.
Le blog Euro Crisis (en)
Article de Bloomberg (en)
Le blog Coulisses de Bruxelles (fr)
Je vais essayer de résumer et d'y voir clair:
En mai 2010, la dette de l'état grec était de 310 milliards d'euros détenus par des investisseurs privés. Elle se montait à 120% du PIB et le déficit public représentait 13,6% du PIB. Le FMI et la zone euro, avec le Fonds de stabilisation EFSF créé pour l'occasion, aident la Grèce à hauteur de 110 milliards d'euros (dont 27 milliards d'euros pour le FMI). C'est le premier plan de sauvetage.
A partir de mai 2010 la BCE commence à acheter les emprunts d'état et obligations privées de la Grèce et des autres pays de la zone. En février 2012, on sait que 219 milliards d'euros d'emprunts ont été achetés ainsi, qui sont en principe "stérilisés". La stérilisation consiste pour la BCE à faire en sorte que ces achats ne constituent pas une impression de billets. Les emprunts grecs achetés par la BCE de cette façon représenteraient 66 milliards d'euros (estimation JP Morgan).
Dans le même temps, la BCE assouplit ses règles pour accepter les emprunts grecs comme collatéraux quand elle prête aux banques. Dans ses deux dernières opérations de prêt à long terme (LTRO) en décembre 2011 et février 2012 portant sur près de 500 milliards d'euros chacune, elle accepte même les obligations privées comme collatéraux. Ainsi la BCE détient-t-elle des emprunts grecs directement, mais aussi sous forme de collatéraux, dans une sorte d'écheveau dont la transparence n'est pas optimale.
Février 2012: la dette de l'état grec se monte à xxx (les sources divergent) milliards d'euros. Un accord de restructuration de cette dette prend forme, avec une aide sous forme d'un nouveau prêt de 137 milliards d'euros, dont le FMI fournira 28 milliards d'euros, lié à la mise en œuvre effective de coupes budgétaires. Cet argent ira pour 40 milliards d'euros à recapitaliser les banques et assurances grecques. 30 milliards d'euros serviront à faire accepter un montage de swap compliqué à la majorité des détenteurs privés: Il s'agit d'une reconduction de la dette grecque sur une longue durée avec un intérêt qui croîtra au fil du temps, et qui demande à ces détenteurs privés d'accepter une perte de valeur de 53,5% sur la valeur nominale des emprunts. Ainsi 59 milliards d'euros serviront effectivement à réduire la dette grecque détenue par le privé. Elle deviendra alors détenue en majorité par les institutions publiques. L'endettement a changé de mains, mais en fait il demeure: à fin 2012, la dette grecque devrait représenter yyy (je ne trouve pas l'info) milliards d'euros, soit 161% de son PIB. Cependant cet accord représente un effort de solidarité, de l'Europe et du monde, destiné à éviter une faillite des institutions grecques, et à garantir la stabilité de la zone euro.
Le blog Euro Crisis (en)
Article de Bloomberg (en)
Le blog Coulisses de Bruxelles (fr)
mardi 13 mars 2012
CAPITALISM un vieux jeu cool pour s'initier ou se détendre
Un jeu abandonware à télécharger: CAPITALISM (de 1995)
Il s'agit d'une simulation de gestion d'entreprise dans un environnement capitaliste simplifié.
En français sur abandonware-france.org
Cet excellent jeu reste très instructif pour s'initier et comprendre la difficulté qu'il y a à manager une entreprise dans un environnement concurrentiel.
Essayer "nouvelle partie" et dans "réglages du jeu" choisissez "importations"; augmentez le nombre de ports à 10 et 10 et définissez la qualité des produits d'importation à "forte". Faites "OK", puis fixez le menu "Tempo" à "Maximum" et regardez ce qui se passe: les sociétés qui s'en sortent le mieux sont celles qui n'ont que des grands magasins. Vous avez le modèle d'un pays où on ne parvient à rentabiliser que la distribution, tandis que les usines ne sont pas viables, sauf frais de recherche et développement coûteux ou marques fortes. C'est un peu l'Europe aujourd'hui où les produits importés sont trop attractifs et ruinent les manufactures locales.
Il s'agit d'une simulation de gestion d'entreprise dans un environnement capitaliste simplifié.
En français sur abandonware-france.org
Cet excellent jeu reste très instructif pour s'initier et comprendre la difficulté qu'il y a à manager une entreprise dans un environnement concurrentiel.
Essayer "nouvelle partie" et dans "réglages du jeu" choisissez "importations"; augmentez le nombre de ports à 10 et 10 et définissez la qualité des produits d'importation à "forte". Faites "OK", puis fixez le menu "Tempo" à "Maximum" et regardez ce qui se passe: les sociétés qui s'en sortent le mieux sont celles qui n'ont que des grands magasins. Vous avez le modèle d'un pays où on ne parvient à rentabiliser que la distribution, tandis que les usines ne sont pas viables, sauf frais de recherche et développement coûteux ou marques fortes. C'est un peu l'Europe aujourd'hui où les produits importés sont trop attractifs et ruinent les manufactures locales.
mardi 6 mars 2012
La fuite des capitaux en Europe
Le Spiegel fournit des chiffres précis et des graphiques sur l'ampleur et le sens de la fuite des capitaux en Europe dans cet excellent article en anglais (trad. auto. en français).
La motivation essentielle à ces mouvements d'argent importants serait la crainte qu'un pays sorte de la zone euro et réintroduise une monnaie nationale. Les avoirs locaux seraient alors convertis de façon obligatoire dans la nouvelle monnaie, et perdraient de la valeur à cause de la dévaluation probable de la nouvelle monnaie par rapport à l'euro.
Cette fuite des capitaux s'apparente quelque peu à une panique bancaire au ralenti (bank run). Elle accroît les déséquilibres du système TARGET2. Les opérations de refinancement de la BCE (LTRO) sont supposés rétablir la confiance et ainsi réduire l'importance de ces transferts d'argent.
La France est concernée aussi comme le montre cet article du Telegraph en anglais (trad. auto. en français). Dans le cas de la France, il s'agirait de la fuite d'avoirs étrangers inquiets de l'exposition des banques françaises à la dette italienne. Ces mouvements endetteraient le pays vis à vis de TARGET. Cependant les européens du sud semblent considérer un avoir dans les banques françaises comme une sécurité relative à ce jour.
La connaissance de ces mouvements représente un tableau de bord précieux pour évaluer les risques et prédire les difficultés futures du système.
La motivation essentielle à ces mouvements d'argent importants serait la crainte qu'un pays sorte de la zone euro et réintroduise une monnaie nationale. Les avoirs locaux seraient alors convertis de façon obligatoire dans la nouvelle monnaie, et perdraient de la valeur à cause de la dévaluation probable de la nouvelle monnaie par rapport à l'euro.
Cette fuite des capitaux s'apparente quelque peu à une panique bancaire au ralenti (bank run). Elle accroît les déséquilibres du système TARGET2. Les opérations de refinancement de la BCE (LTRO) sont supposés rétablir la confiance et ainsi réduire l'importance de ces transferts d'argent.
La France est concernée aussi comme le montre cet article du Telegraph en anglais (trad. auto. en français). Dans le cas de la France, il s'agirait de la fuite d'avoirs étrangers inquiets de l'exposition des banques françaises à la dette italienne. Ces mouvements endetteraient le pays vis à vis de TARGET. Cependant les européens du sud semblent considérer un avoir dans les banques françaises comme une sécurité relative à ce jour.
La connaissance de ces mouvements représente un tableau de bord précieux pour évaluer les risques et prédire les difficultés futures du système.
lundi 5 mars 2012
LTRO deuxième
LTRO pour "Long Term Refinancing Operation".
Nom de code: "la grosse Bertha".
La Banque Centrale Européenne s'est engagée dans une pratique exceptionnelle de refinancement à long terme des banques de la zone euro.
La première opération de LTRO menée le 21/décembre 2011 a prêté 489 milliards d'euros à 523 banques de la zone. Il s'agit de prêts à trois ans au taux très favorable de 1%.
La seconde opération datée du 29 février 2012 a prêté 529 milliards d'euros à environ 800 banques (chaque banque choisit de rendre publique ou non la somme qu'elle a emprunté).
L'argument pour ces opérations est que la BCE est en charge de la stabilité financière de la zone.
Un des objectifs poursuivis par la BCE serait de soulager les banques vis à vis de leurs échéances de refinancement et de leur permettre de constituer des provisions, et ainsi d'améliorer leur santé financière.
Un second objectif serait peut-être de favoriser l'achat d'emprunts des états en difficulté de la zone par les banques auxquelles elle prête, techniquement en les incitant à réaliser un "carry trade" (emprunter à taux bas pour placer à un taux plus rémunérateur).
Finalement, un troisième objectif serait d'aider ces banques, et notamment les banques de taille petite et moyenne à prêter de nouveau aux PME.
Ces opérations sont une nouveauté par leur durée. Elles sont réalisées en assouplissant les règles concernant les collatéraux exigés pour l'octroi des prêts.
Si le président de la BCE s'estime "relativement satisfait" de cette seconde opération, il estime que le tableau s'est "beaucoup amélioré depuis novembre" mais reste "très fragile" à cause des incertitudes, en Europe mais aussi dans le monde.
Ecouter l'interview de Mario Draghi sur Bloomberg (en anglais).
Forum de BFM en français
Article de The economist en anglais (trad. auto. en français)
Nom de code: "la grosse Bertha".
La Banque Centrale Européenne s'est engagée dans une pratique exceptionnelle de refinancement à long terme des banques de la zone euro.
La première opération de LTRO menée le 21/décembre 2011 a prêté 489 milliards d'euros à 523 banques de la zone. Il s'agit de prêts à trois ans au taux très favorable de 1%.
La seconde opération datée du 29 février 2012 a prêté 529 milliards d'euros à environ 800 banques (chaque banque choisit de rendre publique ou non la somme qu'elle a emprunté).
L'argument pour ces opérations est que la BCE est en charge de la stabilité financière de la zone.
Un des objectifs poursuivis par la BCE serait de soulager les banques vis à vis de leurs échéances de refinancement et de leur permettre de constituer des provisions, et ainsi d'améliorer leur santé financière.
Un second objectif serait peut-être de favoriser l'achat d'emprunts des états en difficulté de la zone par les banques auxquelles elle prête, techniquement en les incitant à réaliser un "carry trade" (emprunter à taux bas pour placer à un taux plus rémunérateur).
Finalement, un troisième objectif serait d'aider ces banques, et notamment les banques de taille petite et moyenne à prêter de nouveau aux PME.
Ces opérations sont une nouveauté par leur durée. Elles sont réalisées en assouplissant les règles concernant les collatéraux exigés pour l'octroi des prêts.
Si le président de la BCE s'estime "relativement satisfait" de cette seconde opération, il estime que le tableau s'est "beaucoup amélioré depuis novembre" mais reste "très fragile" à cause des incertitudes, en Europe mais aussi dans le monde.
Ecouter l'interview de Mario Draghi sur Bloomberg (en anglais).
Forum de BFM en français
Article de The economist en anglais (trad. auto. en français)
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