dimanche 8 juillet 2012

La BCE abaisse ses taux, l'annonce du Conseil Européen est insuffisante

La BCE annonce une baisse de ses taux de base de 0,25% le 5 juillet.

Extraits de la conférence de presse:
"La croissance de la zone euro était plate au premier trimestre 2012, suivant un déclin de 0,3% au trimestre précédent. Les indicateurs economiques du second trimestre montrent un affaiblissement de la croissance et et une aggravation des incertitudes."

"En particulier, les tensions sur les marchés des dettes souveraines en zone euro et leur impact sur les conditions de crédit, le processus d'ajustement des balances de comptes dans les secteurs financiers et non-financiers et le chômage élevé devraient peser sur la tendance de fond à la croissance."

"Nous accueillons positivement les conclusions du Conseil Européen du 29 juin 2012 d'agir pour résoudre les tensions des marchés financiers, restaurer la confiance et réanimer la croissance."


Une question m'a paru significative:
Q: "Le fond EFSF-ESM (MSE) devrait pouvoir couvrir une demande de l'Espagne, mais que se passera-t-il si l'Italie demande aussi de l'aide ?"

Mario Draghi: "Je n'ai pas de réponse sur l'ESM."

De fait les taux à 10 ans restent très élevés en Espagne (jusqu'à 7%) et en Italie (6%) malgré l'annonce du Conseil Européen.

Jean-Michel Six, économiste européen en chef de Standard and Poor's estime que le risque d'une récession en double creux en zone euro s'est accru. Il souligne la nécessité pour les gouvernements européens d'implémenter rapidement les décisions annoncées. Concernant la France, il fait remarquer que la balance commerciale et la balance des comptes courants de l'état se sont dégradés ces dernières années.

Nouriel Roubini est très pessimiste, et souligne que le noyau de la zone euro s'oppose à la mutualisation de la dette, et pas seulement l'Allemagne. Il voit un risque élevé que l'Italie retourne à la lire avec Silvio Berlusconi et la Ligue du nord.

MAJ 14/7 L'agence Moody's dégrade encore la dette italienne (en) L'agence évoque la détérioration de la confiance des marchés, le risque de contagion de la Grèce et de l'Espagne, et l'érosion de l'investissement non-domestique. Ainsi que des perspectives économiques de court terme déteriorées qui remettent en cause les objectifs fiscaux. On lit dans le rapport que les fonds de stabilité européens sont limités par rapport à la taille de l'Italie, et que le climat politique avec les élections au printemps 2013 risque de nuire à la mise en œuvre des réformes.

Conférence de presse de Mario Draghi (en)

Jean-Michel Six sur Bloomberg (en)

Nouriel Roubini sur Bloomberg (en)

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