vendredi 3 février 2012

Euro: le pare-feu à Davos


Extraits de discours Davos 2012 (Bloomberg):


Angela Merkel: "Nous avons affirmé depuis le début que assumions la responsabilité pour l'euro. Mais nous ne voulons pas d'une situation où nous promettrions quelque chose que nous ne pourrions pas fournir à la fin."

Christine Lagarde: "Il est critique que les membres de la zone euro développent réellement un pare feu clair et simple qui puisse opérer à la fois afin de limiter la contagion et en second pour fournir une sorte d'acte de confiance dans la zone euro. Ainsi les besoins de financement de cette zone pourront réellement être couverts, si les financiers du monde ne sont plus intéressés par cette zone. Et le second aspect qui va vraiment construire la croissance dans cette zone, est évidemment la compétitivité  Et la compétitivité est un facteur très important qui doit être taillé sur-mesure, qui doit être customisé pour chaque pays."

Timothy Geithner: "La seule façon pour l'Europe d'arriver à réussir, à maintenir ceci ensemble, à faire vraiment fonctionner la plus grande partie de l'union, sur le long terme, est pour eux de construire un solide pare-feu...[inintelligible].. Cela va demander un plus large engagement de ressources. Les européens doivent reconnaître cela, et c'est une part du cadre de travail, et ils vont devoir résoudre cela."


Mario Draghi: "Une union fiscale ne peut pas commencer par être une union de transfert: Je paie pour vous, vous dépensez comme vous voulez, nous émettons [des obligations] ensemble. Non. Cela ne marchera pas. Une union fiscale devrait démarrer par des règles qui assurent que chaque pays peut se tenir debout par lui-même."


Nouriel Roubini: "Vous pourriez voir la zone euro comme un accident ferroviaire en déroulement ralenti."


Felipe Calderon:
"Nous avons une bombe à retardement: la bombe est en Europe. Et nous agissons ensemble pour la désactiver avant qu'elle n'explose sur chacun d'entre nous."

Mon opinion:
Madame Merkel semble se réfèrer à une promesse bien précise qu'elle ne nomme pas, qui pourrait bien être la prise en charge de la dette italienne.

Madame Lagarde semble évoquer le risque de retrait des investisseurs internationaux des marchés financiers européens, actions, obligations, et obligations d'état.

J'interprète les propos de Monsieur Geithner comme expliquant la position américaine: on attend que les réalités mettent un terme aux tergiversations européennes (c'est à dire débloquent l'engagement concret allemand, même en cas de défaut italien) pour s'impliquer dans l'affaire.  

Monsieur Draghi parle d'une union fiscale: mais cela marchera-t-il mieux que les critères de Maastricht ?
Personnellement, je pense que les cultures s'y opposent: quand les peuples ignorent l'économie, haîssent la finance, et restent plus nationalistes qu'européens, que font les politiques dans une démocratie? Il faudrait des décades pour éduquer et changer les mentalités, en commençant par des cours en anglais à l'école, des classes d'économie... La bombe à retardement n'attendra pas un tel changement, mais l'espoir pourrait venir d'un rebond de l'économie mondiale, (les USA semblent avoir assaini le plus gros de la crise de 2007), d'une dévaluation de l'euro, de l'assouplissement des lois du travail en Europe, des efforts de reconversion, d'exportation vers les nouveaux marchés, et l'assainissement progressif des budgets.

Angela Merkel est la chancelière allemande, Christine Lagarde est Managing Director au FMI, Timothy Geithner est secrétaire au trésor US, Mario Draghi est président de la BCE, Nouriel Roubini est professeur à l'université de New York, Felipe Calderon est le président mexicain.

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