mercredi 21 mars 2012

Présidentielle France: la crise de l'euro devrait être au coeur du débat

Opinion: Présidentielle France: la crise de l'euro devrait être au cœur du débat.

La campagne est lancée.

Faisons le test de rechercher le mot "euro" sur le site de nos candidats pour voir ce qu'ils en disent:

Nathalie Artaud
François Bayrou
Jacques Cheminade
Nicolas Dupont-Aignan
François Hollande
Eva Joly
Marine Le Pen
Jean-Luc Mélenchon
Philippe Poutou
Nicolas Sarkozy



Mon opinion:
L'euro est un peu comme un laboratoire: une monnaie fiduciaire représente une nouveauté. Je ne sais pas si un tel système sera viable à long terme. En adoptant l'euro, la France a perdu son indépendance budgétaire: le système, tel qu'il est actuellement, n'est pas prévu pour fonctionner avec des politiques divergentes basées sur le déficit public. La monnaie unique devrait rester rigide tant que l'Europe politique ne s'est pas davantage construite. A cause de l'euro, on ne peut pas rétablir une compétitivité internationale au moyen de la dévaluation: c'est important dans l'environnement concurrentiel de la globalisation en cours. Mais l'euro a aussi des avantages en matière de stabilité.

Il devient alors logique de s'interroger sur la réintroduction d'une monnaie nationale. C'est à dire de dénoncer les traités et s'engager dans une voie difficile: Quelle procédure pour la réintroduction ? Comment seront gérées les dettes en euros, des entreprises et des particuliers ? Quels moyens seront prévus pour éviter les faillites individuelles et d'entreprises que la dévaluation d'une monnaie nationale provoquera en accroissant d'autant les endettements ? Peut-on chiffrer le coût de ces moyens ? A quel niveau d'endettement sera l'état français après l'opération ? Comment sera prévenue la fuite des capitaux ? Comment les banques françaises seront-elles protégées de la faillite ? Il revient aux candidats de répondre à ces questions.


La crise de l'euro devraiit être prise en charge par les politiques, et non pas par la BCE, dont le mandat est limité. Les candidats devraient être en mesure de préciser comment ils comptent gérer une crise qui n'est probablement pas terminée. Ils devraient préciser leur position vis à vis d'une fiscalité commune européenne, dire si ils comptent s'engager ou non sur une réduction du déficit public, et comment ils appuieraient les mesures destinées à limiter la contagion.

Surtout, les candidats devraient préciser comment ils comptent accroître la compétitivité et stimuler la croissance de l'économie française. Pratiqueront-ils une politique d'orientation thatcherienne, avec réduction des salaires, et en facilitant le recours à l'intérim, comme l'a fait l'Allemagne depuis 10 ans?

Avec l'endettement actuel de la France, les notations de sa dette, et les tensions sur les taux qui se sont déjà manifestées, je pense que la marge de manœuvre n'existe guère. On ne libère pas une économie en accroissant les impôts. Je pense qu'il existe un fort décalage entre ce que perçoivent et voudraient les français, et ce que la situation économique et financière nous impose. En adoptant l'euro, la France s'est engagée, un peu contre son gré, dans un engrenage à sens unique, qui ne prendra tout son sens qu'avec un gouvernement européen.

Finalement, va-t-on expliquer enfin aux français que les réalités économiques sont plus fortes que la politique et l'idéologie ?

Lire l'article de the economist (en)

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